Au début du XXème siècle :

un Rodin à Fresselines en mémoire de Maurice Rollinat


"Dernière vision", bas-relief d'Auguste Rodin enchâssé dans le mur de l'église de Fresselines.
"Dernière vision", bas-relief d'Auguste Rodin enchâssé dans le mur de l'église de Fresselines.

Le poète et musicien Maurice Rollinat vivait à Fresselines, près de Crozant. Quand il se rendait à Paris, il revoyait Auguste Rodin.

 

Maurice Rollinat est célèbre à l'époque. Comme George Sand à Gargilesse et à Nohant, il attire des artistes connus à Fresselines tels que Claude Monet.

 

La fin de sa vie est dramatique : il perd sa compagne Cécile Pouettre en 1903 et, après une tentative de suicide, il se laisse mourir la même année...

 

Leurs amis, attristés, demandent à Auguste Rodin de réaliser une œuvre en leur mémoire.

 

Dès 1903, Auguste Rodin effectue alors des recherches pour faire une sculpture en l'hommage de son ami. Une maquette et un marbre sont visibles au Musée Rodin. ( Hôtel Biron, Paris)

 

 

En 1906, il donne à la commune de Fresselines Le poète et sa Muse.

 

Auguste Rodin représente Maurice Rollinat et sa compagne.

 

La tristesse qui transparaît dans ce bas-relief est à l'image de la fin de la vie de Maurice Rollinat qui n'a pas supporté de vivre sans sa muse... Le couple semble disparaître dans la pierre. La disparition est soulignée par le relief de la surface lisse qui devient rugueuse, et les formes figuratives qui deviennent un bloc brut informe.

 

Cette sculpture fait partie du romantisme, un mouvement artistique qui s'est développé au XIXème siècle. Les artistes romantiques veulent montrer les sentiments dans leurs oeuvres.

 

A propos de la technique

Auguste Rodin n'a jamais taillé la pierre. Il faisait des maquettes que ses assistants reproduisaient ensuite dans la pierre.

Les petits trous sont les traces de la mise au point. Cette technique consiste à reproduire un modèle en volume grâce à des points de repère : on mesure la profondeur et on la reproduit dans le bloc par perçage, d'où les marques sur le bas-relief.

Explication en images avec le sculpteur Didier Fauguet.

1923 : une sculpture d'Ernest Nivet à Eguzon

Un apprentissage de 4 ans chez Auguste Rodin

En 1923, la commune d'Eguzon reçoit sa commande de monument aux morts de la Grande Guerre : une sculpture en pierre calcaire réalisée par Ernest Nivet.

 

L'artiste, né en 1871 à Levroux, a vécu sa vie à Châteauroux jusqu'à sa mort en 1948.

Après un apprentissage de taille de pierre puis des cours de dessin à l'école des Beaux-Arts de Chateauroux, il part en 1891 à l’Ecole des Beaux Arts de Paris. Il est envoyé chez Auguste Rodin. Pendant 4 ans, il travaille dans son atelier. Il se lie d'amitié avec Camille Claudel, sculpteur et compagne d'auguste Rodin à l'époque.


Des sentiments dans un monument aux morts

 

Au regard du monument aux morts d'Eguzon, l'infuence romantique d'Auguste Rodin et de Camille Claudel est bien visible : le soldat semble se lamenter sur la stèle qui indique les noms des morts et les coups de burin donnent l'impression que la scuplture sort d'un bloc brut.

 

Le poilu n'est pas érigé sur un socle mais semble avoir gravi les marches, comme pourraient le faire ceux qui ont perdu un proche pendant la guerre.

 

Ainsi, Ernest Nivet se place du côté des personnes qui pleurent leurs morts et non du côté de l'image patriotique qui montrerait des soldats fiers de faire la guerre.

 

Camille Claudel donne une sculpture à la ville de Châteauroux pour une histoire d'amitié...


Sakountala, grand plâtre original donné par  Camille Claudel au musée de Chateauroux (environ 1,80 m de haut). Elle le reproduira par la suite en marbre.
Sakountala, grand plâtre original donné par Camille Claudel au musée de Chateauroux (environ 1,80 m de haut). Elle le reproduira par la suite en marbre.

 

 

 

 

 

En 1895, Ernest Nivet quitte Paris revenir à Châteauroux.

 

 

En signe d'amitié, Camille Claudel offre alors un plâtre au Musée Hôtel Bertrand à Châteauroux : Sakountala.

 

 

Le romantisme se perçoit dans la détresse qui semble lier ces personnages. Camille Claudel a connu une relation difficile et passionnée avec Auguste Rodin. Souvent, elle se représente avec lui dans ses sculptures.

 

 

 

Dans le musée Hôtel Bertrand, cette sculpture est exposées en face d'un mur de l'atelier d'Ernest Nivet, rapporté au musée pour en conserver les notes et les croquis qu'il y avait faits !