Extrait du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain réalisé par Jean-Pierre Jeunet en 2001.
L'origine de la pyxide remonte au Xème siècle dans la culture arabe : c'est une boîte souvent circulaire et en ivoire, un matériau considéré comme aussi précieux que l’or. Les boîtes circulaires seront par la suite réutilisées par les chrétiens pour y conserver des hosties. Pyxide est un terme provenant du mot grec puxís (πυξίς, boîte).
Ce chef d’œuvre de l'art islamique de cette époque est obtenu grâce à grande maîtrise technique :
- la boîte, avec le fond, est taillée dans un seul bloc d'ivoire venant d'une défense d'éléphant.
- le bas-relief est sculpté sur 1,5 cm alors que l'épaisseur totale de la paroi est de 1,8 cm. Il s'organise en plusieurs médaillons polylobés, autour desquels et dans lesquels se trouvent différentes scènes figuratives et animales et des motifs végétaux.
"La taille est si profonde que, par endroits, la paroi devient translucide lorsque la pyxide est éclairée de l’intérieur. Celle-ci est donc un véritable chef-d’œuvre, reflet du raffinement du califat de Cordoue."
Les pyxides ont pour fonction de conserver les hosties avant l'apparition des tabernacles. Elles peuvent être de plusieurs formes, souvent circulaires et fermées par un couvercle conique surmonté d’une croix. Quand elles prennent la forme d'une colombe, elles symbolisent le Saint Esprit.
Il se compose en partie de reliquaires : ce sont des boîtes précieuses parce qu'elles sont travaillées avec minutie, alliant un savoir-faire artisanal avec des matériaux rares.
Un reliquaire renferme une relique : un objet ayant appartenu au saint ou un fragment de son corps.
Une légende rapporte que Saint-Marcel et Saint-Anastase sont deux Romains qui ont guéri miraculeusement un enfant dans les faubourgs d'Argentomagus. Sous l'empereur Aurélien, refusant de renier leur foi chrétienne, ils ont choisi de mourir sous la torture.
Manche de dalmatique (riche tunique) en plaques d'argent repoussées et ornées de bandes en vermeil (argent recouvert d'or).
La main est un moulage d'argent.
Par la fenêtre, on aperçoit un fragment de soie qui enveloppait la relique.
"Le Limousin connaît pendant tout le Moyen Age une activité d'orfèvrerie qui portera la province au sommet d'une production qui se diffusera dans toute l'europe au XIIIème siècle."
Technique de l'émail champlevé : l'artisan creuse au burin le métal pour ensuite mettre l'émail dans les creux.
Au centre : le christ en majesté et, en dessous, la Vierge à l'Enfant et autour d'eux, les quatre évangélistes, Luc, Jean, Marc, Mathieu dans des médaillons quadrilobés.
Sur le pignon : des anges sur fond étoilé.
Des pièces similaires à la châsse de Saint Marcel sont exposées dans les plus grands musées du monde!!!
exemples :
Technique de l'émail champlevé avec une vidéo du Musée de la Technique de Brno en République Tchèque.
Joseph Cornell fait partie des premiers artistes à utiliser assemblages pour créer des univers en 3 dimensions. Les objets hétéroclites qui composent ses créations renvoient à l'esprit surréaliste.
Lien vers différentes œuvres présentées sous forme de boîtes dans Histoire de l'art collective.
Les années 60 aux États-Unis ont vu naître une avancée technique au niveau de l'impression du texte et de l'image : l'invention de l'offset et le développement industriel de la sérigraphie. (la sérigraphie est par exemple un motif peint sur un t-shirt, un sweet, un stylo...)
Quand Andy Warhol utilise la sérigraphie et Roy Lichtenstein l'offset pour faire leurs toiles, c'est toute une histoire de la peinture qui change. Ces 2 artistes puisent leurs modèles autour d'eux, mais avec une technique de reproduction mécanique, à l'image de la production en masse d'objets.
Le Pop Art est un mouvement artistique né en Angleterre dans les années 50. Il s'est ensuite développé aux États-Unis dans les années 60 avec, parmi les artistes les plus connus, Andy Warhol et Roy Lichtenstein.
C'est l'époque des Trente Glorieuses avec la naissance de la société de consommation et le pouvoir d'achat qui augmente :
- les télévisions apparaissent dans les foyers.
- les voitures se multiplient dans les rues.
- les premiers supermarchés s'ouvrent.
- les naissances explosent avec le baby-boom.
- les usines et les industries développent une productivité qui permet une consommation de masse. On passe d'une consommation qui se faisait à petite échelle chez l'épicier ou au marché, à une consommation à grande échelle au supermarché avec un caddie.
- la multiplication des images grâce à la sérigraphie et à l'offset.
C'est la première fois qu'il y a autant d'images présentes dans le quotidien dans toute l'histoire de l'humanité !!!
Dans ce contexte particulier, les artistes du Pop Art trouvent leur inspiration dans la culture populaire, d'où l'abréviation de "popular art".
La culture populaire se compose de nombreux objets, d'images, et de sujets de toutes sortes : les objets de consommation, les modes qui nous entourent, les musiques, l'actualité, les histoires, les évènements, les stars... Les artistes puisent autant leurs références dans les médias (journaux, télévision, bande-dessinée...), que dans les objets de la vie quotidienne (boîtes de soupe, billets de banque...). Ils s'approprient également les œuvres d'art connues.
"La série la plus scandaleuse de Manzoni est celle de la « Merda d’artista », quatre-vingt-dix boîtes de conserve contenant trente grammes de ses propres excréments, vendues chaque jour au poids selon le cours de l’or. On le voit bien, Manzoni poursuit dans cette œuvre l’exploration de l’assertion artistique qui voudrait que signature vaille création, moquant tant que la renforçant la figure d’un artiste enfant terrible mais chéri de la société."
"Cependant, il faut surtout voir dans la « Merda d’artista » une tentative poétique de faire de la trace la plus simple et la plus triviale de l’homme, un chef-d’œuvre. Mystification du geste artistique, goût de l’ironie et conscience aiguë de la société de l’époque comme des lois du marché font ainsi de Manzoni, sur quelques questions délicates relatives à la nature de l’art, un précurseur."
"Il n’était pas question de profaner l’icône mais de la « réinvestir », de « ré-engager le dialogue ». Aucun mystère ne fut élucidé puisqu’à l’instar des poupées russes, une seconde boîte, plus petite (en italien, scatolina), se trouvait à l’intérieur du réceptacle."
"Née à Beyrouth, de parents palestiniens, alors qu'elle effectue une courte visite à Londres en 1975, la guerre éclate au Liban. Elle ne peut pas rentrer chez elle. Depuis, elle vit à Londres. L'exil et la séparation avec sa famille restée à Beyrouth deviennent les thèmes de ses vidéos et de ses œuvres. C'est à travers ses œuvres qu'elle tentera de « restituer », ou plutôt de « reconstruire », un passé qui semble la hanter."
"Une cellule cylindrique dans laquelle le spectateur est invité à rentrer, comme dans un corps symbolique reconstitué, afin de se retrouver confronté au son de quatre voix et à l’image vidéo
projetée à même le sol. Ainsi, le spectateur est invité à regarder, mais, aussi, à marcher sur l’image.
Ici, l’artiste explore au moyen d’un appareil médical, l’endoscope, les profondeurs et le rythme de son propre corps. Ainsi, avec un plan continu, Mona Hatoum effectue une
trajectoire qui suit l’extérieur du corps avant d’y pénétrer pour en explorer les moindres recoins."
"Né dans une famille juive au lendemain de la guerre (le 6 septembre 1944), Christian Boltanski vit une enfance anxiogène imprégnée du traumatisme de la guerre. Sa mère ne cesse de raconter comment elle a sauvé son père. Prétendant qu’ils s’étaient séparés, celui-ci vivait caché sous le plancher de leur appartement (pendant 2 ans) . Christian et ses deux frères ont passé leur enfance à dormir dans la chambre de leurs parents. Ils ne sont jamais sortis seuls dans la rue jusqu’à l’âge de 18 ans."
Autel Chases, 1988
"La composition pyramidale évoque une élévation renforçant l’aspect mémorial de cette œuvre. À cette époque, Christian Boltanski est influencé par l’histoire du Lycée Chases à Vienne. Tout ce que nous savons des portraits noir et blanc des enfants ici reproduits est que tous fréquentaient le lycée en 1931 et qu’ils ont certainement vécu la guerre."
Réserve : Les Suisses Morts, 1990
"Œuvre emblématique de sa réflexion sur l’histoire et la mémoire, elle témoigne de son intérêt obsessionnel pour les Suisses morts. La composition se constitue d’anciennes boîtes à biscuits en métal accumulées et habillées de photographies noir et blanc. La boîte à biscuits - motif récurrent dans les créations de Boltanki - se réfère au pot à souvenirs, au cube minimaliste et à l’urne funéraire, tandis que les tours prêtes à s’écrouler figurent la contingence."
Vitrine de référence, 1972
"Cette création autobiographique s’inscrit dans la tendance artistique des « mythologies individuelles », présentée par Harald Szeemann à la Document 5 de Cassel en 1972, qui réinvestit le sujet et le mythe personnel. Vitrine de référence est une boîte en bois sous plexiglas qui contient plusieurs objets de l’enfance de l'artiste, des photographies noir et blanc à des morceaux de vêtements, en passant par des boulettes de terre. Ici, il se met lui-même en scène sans retenue." Source : Léa Pagner, ADmagazine.
La vie impossible de C.B., 2001
Bois, grillage métallique, lampe fluorescente, fil électrique, papier, photographies, 150 x 87 x 12 cm
En grandissant dans l'Allemagne de l'après-guerre, Rebecca Horn a trouvé dans la création artistique un moyen de communiquer autre qu'avec sa langue maternelle trop gênante pour elle à son époque.
« On ne pouvait pas parler allemand, explique-t-elle. Les Allemands étaient détestés. Nous avons du apprendre le français et l'anglais. Nous voyagions toujours ailleurs, parlant de quelque chose d'autre."
Ses œuvres, performances, installation, films, etc, questionnent notre rapport à l'espace.